Chapitre 2.1
Les métiers de la tech
Commençons par les présentations avant de plonger dans les sujets techniques.
Comprendre qui nous sommes et comment nous sommes organisés te permettra de mieux appréhender par la suite nos
process et leur évolution.
Bien que chaque organisation ait ses spécificités, certains profils sont largement répandus dans le monde de la
tech.
On qualifie de "tech", les entreprises dont l'activité principale repose sur le développement d'un produit
technologique.
Ce terme est aussi utilisé pour désigner plus spécifiquement les acteurs qui, au sein d'une direction technique,
participent directement à la création et à la gestion des logiciels et infrastructures.
- Développeur : nous concevons et maintenons le code des applications, sites web ou logiciels en fonction des besoins métiers. Étant moi-même un développeur, nous aborderons en détail leur quotidien tout au long de ce guide.
-
Ingénieur infrastructure / Ops : Il garantit la mise en place, la disponibilité et la sécurité des
infrastructures informatiques.
Sa mission englobe souvent la gestion des machines, des réseaux et des outils d'automatisation.
Alors qu'il y a 10 ans, il passait la majorité de son temps à manuellement tout configurer via son terminal, ses outils impliquent de plus en plus de la programmation via du code. Le mouvement devops tend ainsi à faire disparaître les frontières entre développeurs et ops. - Ingénieur data : Il construit et maintient les architectures de données permettant de collecter, stocker et traiter efficacement de grandes quantités d'informations. Il retravaille de la donnée brute pour assurer sa qualité et sa disponibilité pour les analyses et autres besoins tech et métiers.
-
Ingénieur qualité / QA tester : Il veille à ce que les développements correspondent au besoin métier.
Selon le contexte, il peut intervenir dans le cycle d'un projet lors du cadrage du besoin, après les
développements ou lors du déploiement en production.
En schématisant, le monde de la QA est divisé en deux principaux profils : les testeurs manuels et les automaticiens. Les premiers réalisent des tests exploratoires et suivent des plans de test. Les seconds mettent en place des outils pour tester automatiquement et assurer la non-régression sur différentes parties du logiciel : interface graphique, cohérence des données, envoi d'une communication...
Les directions techniques sont de plus en plus souvent fusionnées avec les directions produit.
Dans ces directions mixtes, les équipes sont majoritairement organisées sous forme de petites unités pluridisciplinaires qu'on appelle des squads.
Chaque squad est référente sur un scope métier. Moi, par exemple, je suis spécialisé sur tout ce qui touche au
paiement,
à la gestion des abonnements et des offres. Cette organisation, le "modèle Spotify", permet une meilleure
communication et des livraisons plus rapides.
Les squads sont ainsi composées de tech et de moins tech. C'est comme des mini-startups,
les membres sont exposés à l'ensemble du métier et peuvent interagir avec de nombreux acteurs. Terminé les développeurs dans leur
grotte ! Dans cette organisation, nous allons directement au contact des demandeurs.
Ce regroupement entre tech et produit s'observe à tous les niveaux. Alors qu'avant, nous avions
d'un côté des DSI (Directeurs des Systèmes d'Information) / CTO (Chief Technical Officer) et de l'autre des CPO (Chief Product
Officer), nous croisons de plus en plus des CTPO.
Entre tech, nous utilisons le terme
"fonctionnels" pour qualifier tous les non-techs qui gravitent dans l'univers tech.
Ces profils ont tellement été fusionnés et détournés au sein des entreprises que ce n'est
pas facile de les définir. Voici une tentative purement basée sur mon vécu :
- Product Owner (PO) : Il traduit les besoins métier en fonctionnalités et collabore étroitement avec les développeurs pour organiser leur mise en place. Le PO fait le plus souvent partie intégrante de la squad.
- Product Manager (PM) / Chef de produit : Il définit la vision du produit, priorise les fonctionnalités et coordonne les différentes parties prenantes pour assurer la réussite du produit. Son rôle est plus stratégique que celui du PO, avec une forte dimension marché et business. Dans la pratique, PM et PO sont souvent fusionnés.
- Chef de projet informatique : Il planifie, coordonne et suit l'exécution des projets. Il fait le lien entre les équipes métiers et techniques. Aujourd'hui, on retrouve principalement des chefs de projet sur de gros sujets transverses à plusieurs équipes. Les PO assurent ce rôle sur les tâches quotidiennes de la squad.
- Coach Agile : Il accompagne les équipes en les aidant à adopter les bonnes pratiques, améliorer leurs processus et optimiser la collaboration.
- Scrum Master : C'est un facilitateur qui s'assure que l'équipe applique les conseils du coach Agile dans sa vie quotidienne. Il aide à lever les obstacles et favorise une collaboration efficace entre les membres de l'équipe. Ce n'est pas un métier, mais un rôle pouvant être occupé par différentes personnes de la squad, bien souvent un PO ou un lead technique.
- Chef de projet et chercheur marketing : Le chef de projet marketing coordonne les initiatives marketing,
par exemple le lancement d'une nouvelle offre, une campagne de Noël...
Le chercheur marketing analyse les comportements des consommateurs, les tendances du marché et les performances des campagnes pour orienter la stratégie.
Ces profils sont souvent fusionnés. - Product designer : Il conçoit l'expérience utilisateur (UX) et l'interface graphique (UI) d'un produit en s'appuyant sur des recherches utilisateur, des tests et des itérations.
- Brand designer : Il crée et développe l'identité visuelle d'une marque (logo, typographie, charte graphique...) afin d'assurer une cohérence et une reconnaissance forte sur tous les supports de communication.
- Business developer : Il est chargé de développer les opportunités commerciales d'une entreprise en identifiant de nouveaux marchés, en nouant des partenariats stratégiques et en générant de la croissance via des actions commerciales et marketing.
Tout ce beau monde travaille ensemble.
Ces profils sont plus ou moins présents selon la taille, le secteur d'activité et la modernité de l'entreprise.
Chaque organisation s'adapte et peut mettre en place des variantes.
Ça explique que certaines définitions semblent se recouper.
Les grosses structures, avec des demandeurs et des développeurs distants, peuvent par exemple combler le gap grâce à
d'autres profils comme des proxy PO ou de l'Assistance à Maîtrise d'Ouvrage (AMOA).
L'informatique, plus particulièrement le web, est un domaine en perpétuelle évolution.
Il ne se passe pas un mois sans qu'une nouvelle technologie n'apparaisse ou ne soit mise à jour.
Les tech se forment quotidiennement pour garder une vision d'ensemble et comprendre au minimum les bases de chaque sujet.
Avec des technologies de plus en plus poussées, des besoins métiers de plus en plus pointus et des organisations qui
poussent à la livraison rapide, c'est presque impossible pour un tech de rester à niveau sur toute la chaîne de
production. Il se spécialise donc sur des domaines technologiques, voire métiers. On a ainsi des experts Android,
cloud, publicité, envoi d'email, paiement…
Cette segmentation est d'autant plus visible que l'entreprise est grosse. Les petites structures sont, à l'inverse,
composées de touche-à-tout qu'on appelle "fullstack". Elles font appel à des consultants spécialistes pour des
besoins ponctuels.
Quelle que soit leur taille, la majorité des directions techniques distinguent les profils front-end et back-end.
C'est le sujet des prochains chapitres.
